D'où parles tu ?

Voici la question que les médias devraient poser plus souvent à ceux qu'ils interview. C'est la question cruciale depuis que la télévision a compris qu'elle pouvait simplement faire de la télé-réalité. Que finalement c'est la télé prisée par les plus dénués de réflexion, les plus nombreux.

N'importe quel individu s'exprime, nous raconte et développe ses idées, c'est une destruction organisée de la raison et de la pensé. Sans s'avoir d'où il parle, son message passe vers le plus grand nombre et l'on dirait que peu s'en rende compte car en effet cette question : "D'où parles tu ?" n'est pas souvent posée.

D'où tu parles ? Et l'on découvre que tel ou tel est un escroc, un manipulateur mais il a pu faire son oeuvre de destruction médiatique, faire passer son mensonge au plus grand nombre. C'est le problème depuis l'avènement des médias, l'accès médiatique, la pipolisation des réseaux sociaux, la saturation de l'information.

Cette question semble pourtant tabou, impossible à poser, sans doute car trop posée par ceux qui souhaitaient exercer une police de la pensé. Cette question posée sous cette forme : "D'où parles-tu, camarade ?" n'est plus posée à ceux qui nous parlent et que l'on ne connait pas.

Mais cette question s'adressait à une assemblée constituée de quelques centaines de personnes. Aujourd'hui, les incompétents peuvent s'adresser à des millions de personnes avec la véracité d'un éclairé sur les médias sur les réseaux sociaux.

Il faut revenir à Guy Debord pour comprendre le début des débordements de cette société du spectacle de cette société médiatique qu'à l'époque, on ne voit pas venir. Il faut dire qu'en ces temps là, la télévision est encore un outil de culture, d'éducation et d'intégration mais bientôt prenant une importance démesurée.

Les dérives de l'outil sont catastrophiques et les messages médiatiques se succèdent, se superposent et s'écrasent les uns les autres, ne laissant qu'une cacophonie bruyante qu'il faut fuir pour s'informer, se cultiver et il n'y a plus les moyens de s'intégrer.

Bloc-Notes 2020
Dans cet article, par "Morin" il faut sans-doute entendre Edgar Morin.

Cette question "D'où parles-tu ?" serait une question policière mais cette réflexion date d'un temps où l'on ne connaissait pas les réseaux-sociaux. Aujourd'hui, où tous nous parlons à tord et à travers, il est important de savoir qui parle et d'où il parle, quel est son point de vue sur la vérité qu'il est en train de nous asséner. 

"Incroyablement l'on cessera de se préoccuper de la cohérence du discours pour ne se préoccuper plus que de la qualité de qui parle. Comme si le porteur de message valait plus que le message lui-même."

En essayant de savoir d’où parlent les uns et les autres, il s'agit de qualifier le message dans le contexte de celui qui le porte. Qu'elle est sa philosophie pour nous dire cela, quels sont ses intérêts. A contrario, un message intelligent dit par un imbécile n'est que le fruit du hasard.

Cette question "D'où parles-tu ?" est totalement décrédibilisée par l'histoire car elle est une arme de la dialectique de l'extrême gauche trotskiste, elle devient une question que l'on ne peut plus poser au nom de l'égalité mais c'est aussi le signe de l'écroulement des valeurs, tout devient égal à tout.

Orelsan : "Tout le monde s'exprime, plus personne n'écoute". 

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